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 ▽ j'ai rêvé que tu errais comme moi dans l'obscurité, et puis nous nous sommes rencontrés.

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Arthfael El'Tiri

Arthfael El'Tiri

▽ messages : 57
▽ inscription : 28/02/2013

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MessageSujet: ▽ j'ai rêvé que tu errais comme moi dans l'obscurité, et puis nous nous sommes rencontrés.   ▽ j'ai rêvé que tu errais comme moi dans l'obscurité, et puis nous nous sommes rencontrés. EmptyLun 6 Mai - 18:48


Arthfael El'Tiri
Là oui nous sommes en vie, comme tous ceux de nos âges.
Oui nous sommes le bruit.
▾ Nom : El'Tiri. Un nom qu'à une époque je vouais presque en culte. Mon père étant dans l'armée, je le voyais tel un héros. Pourtant, la génération qu'il a engendré avec mon frère et moi, n'a rien de quelque chose de bien glorieux. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de dorer un peu cette image. Sans succès. ▾ Prénom(s) : Arthfael. Contrairement au prénom de mon cadet, je trouve que le mien sonne plus dur, stricte, sérieux, à l'image de mon défunt paternel en somme. ▾ Surnom : aucun en particulier, si El'Tiri deuxième du nom m’appelait sans cesse Fael, maintenant ? Ce n'est plus qu'un écho lointain. Le dernier qu'il me reste s'avère être papa, ou père par mon fils. ▾ Profession : si j'étais prédestiné à me lancer dans l'armée, mon service militaire passé et le décès de ma femme m'ayant touché de plein fouet, je me suis jeté dans une autre voie. Celle du soins. Des potions en tout genre, des décoctions, des mots qui peuvent apaiser les coeurs. Un commerce bien plus important au fil des années, si bien que maintenant je je me trouve être au service de l'armée, pouvant préparer tout ce qu'il désire dans mon coin, un laboratoire ce qu'il y a de plus simple. ▾ Age : quarante-huit ans. ▾ Date et lieu de naissance : troisième jour du onzième Décan de l'an 584. ▾ Race : herinn. Quant à ma particularité, j'ai une vue bien plus développée, mais un toucher fort médiocre. ▾ Statut social : fort aisé, si ce n'est carrément dire bourgeois. ▾ Orientation sexuelle : qu'importe réellement, Arthfael ne s'est jamais posé la question et ne se la pose plus depuis le décès de sa femme. ▾ Signes particuliers : une cicatrice au niveau de l'avant-bras, suite à une mauvaise chute étant plus jeune. Celle-ci étant causée par une dispute habituelle entre ma personne et mon frère cadet Seisyll. ▾ Traits de caractère : manipulateur, impulsif, peut parfois se montrer violent, mélancolique, indécis, contradictoire, souriant, charismatique, idéaliste comme réaliste, buté, patient. ▾ Famille : Seisyll El'Tiri, mon frère cadet de deux ans. Celui-ci doit être âgé de quarante-six ans à l'heure qu'il est. Ma femme est décédée en mettant au monde mon fils, Mirwen El'Tiri, âgé de vingt-six ans. Mes parents sont passés dans un autre monde eux aussi, je n'ai eu aucun autre frère et encore moins une soeur. ▾ Groupe : ceux qui acclament. ▾ Crédits : avatar Hollow Bastion, bannière Tumblr

▾ Bersinar, oui, mais qu'en est-il ? Bersinar est un lieu que je côtoie depuis maintes années maintenant. Arrivé dans cette grande ville tout juste à l'âge de seize ans, nous sommes venus loger dans cet endroit pour simple et bonne raison d'une mutation de mon paternel, celle-ci lui permettant de monter en grades et autres points positifs. Paix à son âme d'ailleurs. Originaire de Valtameri, il est clair qu'au début je passais plusieurs minutes à me remémorer les images de la mer me passant dans le crâne, les bons souvenirs. A ces jours, je me vois bien mal revenir dans ce lieu qui jadis accueillait mes rêves enfantins. J'apprécie cet endroit et si ma naissance ne s'est pas faite en ces lieux, ma fin ne sera certainement pas ailleurs.

▾ D'ailleurs, entre nous, qu'est-ce que vous pensez de l'Empire et des aristocrates qui sont arrivés avec lui ? Les quartiers riches sont mon univers. Père dans l'armée, mère aisée de par sa famille, je n'ai jamais manqué de rien, et mon frère non plus d’ailleurs. Si durant l'adolescence il me révulsait et que je rêvais d'aventures folles, il n'en est plus rien aujourd'hui. Je me contente de ce que j'ai, j'en suis même heureux. Comme toujours, je regarde mon prochain avant de me lamenter sur mon sort, et si ces vingt dernières années ont été difficiles, je n'irais jamais à dire que je suis un pauvre homme.

▾ Et ce nouveau décret, alors ? La réaction de la populace se veut abusive. Au contraire de ces gens, je trouve l'idée presque novatrice, si ce n’est vraiment bonne. Il n'est pas vraiment bon de laisser entrer et sortir n'importe qui, surtout à Bersinar. Vivant dans cette ville depuis plus d'une vingtaine d'années, si ce n'est plus, il était bien trop facile de fuir. Qui sait, cela pourra peut-être aider la milice à mettre dans les cachots des malfrats ? A voir, en tout cas, il n'y a aucune raison d'hurler au loup ou au démon ! La liberté est certes plus réduite, mais ils peuvent s'estimer heureux que ne ce soit qu'une histoire de laisser-passer.

Qui se cache derrière le masque ?
▾ Pseudo : RUTLEDGE ASYLUM. ▾ Prénom : Laura. ▾ Âge : 17 ans. ▾ Fréquence de connexion : 7/7 mais le RP reste une autre histoire ! ▾ Comment avez-vous découvert le forum ? j'y étais sous Saz, petit changement suite à un lien du tonnerre avec Mirwen ! :v: ▾ Qu'en pensez-vous ? :luv: :*-*: :puppy: :bed2: :rainbow: ▾ Un dernier commentaire ? :**:



Dernière édition par Arthfael El'Tiri le Jeu 9 Mai - 18:42, édité 7 fois
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Arthfael El'Tiri

Arthfael El'Tiri

▽ messages : 57
▽ inscription : 28/02/2013

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MessageSujet: Re: ▽ j'ai rêvé que tu errais comme moi dans l'obscurité, et puis nous nous sommes rencontrés.   ▽ j'ai rêvé que tu errais comme moi dans l'obscurité, et puis nous nous sommes rencontrés. EmptyLun 6 Mai - 18:49


Comme un arrière-goût de vie
ses yeux ont toute la semblance des yeux d'un démon qui rêve

seisyll et arthfael, 12 et 14 ans.
valtameri.

« C'est toujours toi l'chef, j'en ai marre ! » Moue boudeuse collée sur le visage, Seisyll me fixe avec ses deux prunelles avec grande intensité. Le visage souillé par de la terre visiblement sèche, il ne compte plus jouer, pas aujourd'hui du moins. Comme toujours, il perd à notre jeu ! Le but ? Conquérir le monde étrange qu'est notre jardin, et qui, à ne pas en douter regorge de petits bêtes bizarres. Une fois même, il m'a dit qu'il avait vu un lapin avec des bois de cerfs. C'est stupide ! Pourtant, je veux bien y croire. Le cher de la grande expédition, c'est moi, lui, c'est mon second. Depuis que nous nous sommes lancés dans cette idée, impossible de nous arrêter, encore moins mon plus jeune de deux ans. Roulant inlassablement des yeux, je passe la paume de ma main sur mon front, enlevant le peu de sueurs qu'il y a. C'est drôle de le regarder, surtout quand il n'est pas content. Son visage prend une couleur rouge, rosée assez claire, qui peut tout d'un coup ressembler aux écailles d'un poisson géant. Contrairement à lui, je préfère sourire de toute mes dents - pour le faire enrager bien plus, là est le secret ! De nous deux, il est le seul à aussi vite sortir de ses gonds. Si père n'est pas d'avis que c'est un comportement acceptable, moi ? Je passe outre, après tout, ce n'est pas encore le moment pour lui de dire adieu à ses douze ans. Il voudrait pas, préférerait se terrer dans un trou plutôt que de prendre ma place ! Oui, je suis grand contrairement à lui, en taille comme en âge, quant à la mentalité ? Ses baragouinages sont faux. « C'est normal, il faut quelqu'un de mature pour mener à bien nos recherches ! » C'est un rire sec qui lui échappe des lèvres, tout en s'étirant il me montre sa langue - moche au passage -, et recule d'un pas. « Toi mature ?! Pft. T'es stupide oui ! » Mes deux prunelles s'écarquillent d'un coup, je fronce les sourcils. Est-ce donc une déclaration de guerre qu'il veut en plein dans le nez ? Je m'approche pendant que lui préfère se retirer. Ses pas résonnent dans la terre, je ne le lâche pas d'une semelle. Contrairement à Seisyll qui a une ouïe très développée, moi ce sont mes yeux qui agissent en conséquence ! Mes doigts sont très médiocres, et lui ? Il a pas de goût, ne sait pas la joie que peut apporter une assiette bien garnie. Ses bras se cachent derrière son dos, première preuve qu'il veut courir au loin. « De toute façon, tout les adultes le sont ! Et t'en es un ! Donc, t'es bête. » D'une logique affligeante, mais, je ne suis pas si grand. J'ai juste quatorze ans pour le moment, je n'ai pas encore le regard difficile et les traits marqués de père, j'ai encore droit à l'innocence de notre mère. Un jour viendra où le garçon laissera place à l'homme, je le redoute, alors je profite autant que je peux. Si mes façons peuvent paraitre puériles, je m'y complais, à un point tel que je rétorque. « Que veux-tu, on peut pas tout avoir dans la vie ! Toi t'es moche, c'est pas mieux. Tête d'Arox ! » Un partout la balle au centre, et quel coup ! Il en reste presque muet, du moins, qu'il perde sa langue serait un trop grand espoir. Bien au contraire, si je croyais qu'il allait fuir la queue entre les jambes, c'est son corps qui se jette sur le mien, et nous finissons en enfants roulés dans l'herbe. Un combat, une seule destinée, et surtout un butin hors pair à la fin de l'histoire ! Entendre l'autre dire qu'il abandonne, c'est une longue route jusqu'à ce que l'un laisse tomber sa fierté El'Tiri au loin. J'ai beau penser au mieux, je crois que ceci est dans nos gênes, que ce doit être la seule chose que nous tenons de notre paternel, outre ses prunelles aux couleurs de la mer que j'ai la chance d'avoir. C'est un héros, à sa façon, tout deux nous désirons être à sa place, protéger toute une ville, avoir des médailles, faire de grandes choses en somme. Si sa froideur nous laisse parfois perplexes, il n'empêche que nos yeux brillent en voyant sa belle armure briller aux reflets du soleil. « Tu t'es vu au moins ?! On dirait le vieux Tirupi qui traîne dans les couloirs. » Allongé telle une larve agonisante, je plisse mes yeux et d'un air outré j'ajoute. « HEY ! Il est très bien mon Tirupi, puis d'ailleurs il s'appelle Vilirion. » Je l'entends se bidonner, tout juste d'ailleurs si mes oreilles ne saignent pas à l'entente d'une telle moquerie. « Vieuxlirion lui irait bien mieux. » C'est définitif, il veut se prendre une raclée. Poussé par une force sans nom qui habite dans mes entrailles, je le pousse à mon tour, nous finissons par nous rouler tout deux de manière peu orthodoxe. Nos vêtements sont fichus, nos visages dévorés par la terre sèches, nos cheveux enterrés sous une masse impressionnante d'herbe. Quelques injures fusent, mais rien de réellement méchant, pas comme les adultes dans la rue qui se hurlent dessus comme des malpropres. Ce minimum de respect, je l'ai pour mon frère, de toute manière, il est encore trop jeune pour comprendre ce que disent les plus grands. Grognements en tout genre, coups de pieds qui sont lancés dans les airs, c'est un match, c'est une bataille. En plus pitoyable certes, mais une bataille tout de même ! Les minutes défilent, mais je crois plutôt que ce sont des secondes, la vitesse parait ralentir quand tout s’envenime, c'est étrange, presque amusant. « N'avez-vous donc pas honte ?! » Oh non, jamais. Voix rauque, descendue tout droit d'une grotte sombre, c'est le visage difficile de mon père qui m'apparait sous les yeux. Nos têtes se tournent en même temps, cette même expression nous tétanise les traits. Une minute de silence pour me rendre compte de la situation. Le jardin, moi au dessus de mon frère lui tenant fermement les poignets, mon père qui nous fixe, accusateur. Que demande le bon peuple ? C'est une journée qui va mal se finir, à ne pas en douter. Mon attention se relâche durant un instant, Seisyll en profite pour m'asséner le coup de grâce. Juste un son. BAM. Pas le temps de réfléchir que me voilà tête la première sur le sol, une jolie droite, une joue rougie sur le coup, il ne ménage pas sa force. Tirant une grimace, ma main droite se glisse avec maladresse sur ma peau, alors qu'en face, Seisyll se retient de partir dans un rire dingue à cause de notre paternel. Seul un soupir lui traverse les lèvres, pas un compliment, encore moins une remontrance. Dans ces moments, j'imagine déjà les pensées qui traversent sa tête : je voulais des fils forts, et surtout menés à la baguette ! Serait-ce une mauvaise pioche ? Cette idée me fait sourire un peu crétinement, et tout en feignant un gémissement plaintif je pointe mon doigt sur mon frère. « Un de ces quatre, j'vais avoir ma revanche ! » Il ne fait qu'acquiescer, et même si je redoute que d'ici demain je risque d'être gonflé, il m'importe peu du futur. Juste le présent, le bonheur qui peut m'envahir derrière les embûches, derrière les regards cinglants, les mots moches. Parce que à deux, nous serons toujours plus forts, à deux nous vaincrons le monde entier.

seisyll et arthfael, 16 et 18 ans.
bersinar.

« Je déteste cette ville. » Là sur le balcon, dans toute sa splendeur et avec ses années qui commencent à le rattraper, Seisyll contemple cet endroit, sans pour autant avoir le coeur qui bat. Les mains dans les poches, j'hausse les sourcils à ses dires. Le voilà qu'il parle tout seul, une nouvelle lubie ? Pinçant ma lèvre inférieure, je sais le mal qui le ronge, je le connais. Le mal du pays. Valtameri lui manque, elle m'a manqué aussi durant une période, puis j'ai tenté, essayé de voir les bons côtés de cette grande cité qu'est Bersinar. Nous n'avons pas eu le choix, il devait en être ici. Une mutation, notre père montant les grades, et surtout un deuxième fils qui ne cesse de râler de sa situation. Quand je croise des nécessiteux, je n'ai que des frissons, remerciant le ciel de m'avoir offert une famille ayant les moyens de pouvoir nous faire vivre au mieux, et surtout, exaucer les caprices de deux fils qui ne rendent en aucun cas la tâche de vie de famille facile. M'approchant un tant soit peu de sa silhouette, j'inspire un long instant, me gonflant d'air. « Je sais. Elle est hideuse, fade, grisâtre et ne vaudra jamais l'odeur salée de Valtameri. » La mer est inexistante, le bruit des oiseaux d'eaux, ce mystère qui jadis entourait notre maison et son entourage. Un sentiment de liberté indistinct, impossible à définir. Seisyll a du mal à s'en dépêtrer, à se détacher de cet endroit qui accueillait nos histoires loufoques, nos désirs insoupçonnés de découvrir un dragon aux écailles dorées, se cachant dans des abysses profondes et dangereuses. Un sourire presque mélancolique vient à se poser sur mon visage. Il est loin ce temps, loin cet instant où rien n'avait d'importance, où seule la couleur de notre crayon imposait un grande questionnement. Tout se veut maintenant concernant l'avenir, il n'y a plus de hier, moins d'aujourd'hui et trop de demain. Des responsabilités qui tombent et bien plus pour moi qui vient d'atteindre ce passage. Jamais plus je ne pourrais me permettre de rêver d'épées hurlantes, d'animaux gigantesques et royaumes enchanteurs. Ma vérité se trouve à Bersinar et elle y restera le temps qu'il faudra. Son regard m'assène presque un coup de grâce, il est énervé, triste et désemparé à la fois. Ce n'est pas un pauvre Tirupi que l'on peut mettre en cage facilement, il est plus furtif, aiguisé, mordant. Ce qui, bien évidemment, déplaît en tout point à notre père. Un jour vous serez dans l'armée, et qui sait avec de la chance, vous aurez mon grade, qu'il répète sans se douter que les désirs de Seisyll sont tout autre. Il ne suffit pas d'être devin pour le fois, un seul coup d'oeil sur ses expressions, sur sa mine niaise en regardant le ciel révèle bien plus que des paroles creuses. « Elle ne remplacera jamais le bruit des vagues. Je n'en peux plus d'être coincé ici, j'ai l'impression d'être un animal juste bon à faire le bouffon au service de sa majesté Erwen El'Tiri ! Sincèrement, t'étouffes pas toi ? Coincé entre ces quatre murs ? A te dire que de toute façon, ton destin est déjà tout tracé ? » C'est une chose, un beau poing en pleine figure, non pas physiquement, mais moralement, ce qui en soit, est bien plus douloureux. Déglutissant sur le coup, mes coudes passent alors sur la rambarde du balcon. Je fixe les alentours. Des bâtisses aussi géantes les unes que les autres, un peu d'or entre les doigts, des femmes vêtues avec de belles robes longues et soyeuses, des hommes en armures, un ciel aussi cristallin qu'une journée d'été à Valtameri. Alors que je feigne une petite grimace, j'ajoute surement trop confiance. « Tu sais, rien n'est écrit comme sur du papier à musique. Peut-être que notre futur ne sera pas aussi noir que tu le vois toi, que d'autres choses arriveront, et que même si les armes nous sont murmurées à l'oreille dès la naissance, tu peux choisir d'autres détails. Avec qui faire ta vie, te construire un but, essayer d'y voir autre chose qu'une brume épaisse. » A en juger par la forme de ses sourcils, il est encore plus mécontent. Je préconise même des griffures sur ma figure si je ne disparais pas bien vite. Ce sont des phrases faites, qui peuvent se donner à gauche à droite, comme inversement, à qui l'écoutera bien la reprendra en cas de nécessité. Pourtant, elle s'avère si réelle, concrète et au moins, aucun argument ne peut me briser dans ma totalité. Dans le fin fond de ses yeux, j'arrive même presque à voir cette étincelle de rage qui petit à petit, se met à diminuer. J'ai raison. Il a tord. Passant ma main dans ses cheveux pour les ébouriffer, j'hausse les sourcils. « Il faut juste l'accepter voilà tout. De toute façon, nous n'avons pas à nous plaindre. Nous vivons sous un toit, nous pouvons manger comme nous le désirons, nos parents répondaient à nos caprices étant plus jeunes. Quand je vois les rues malfamées de Bersinar, je me rends bien compte de cette chance que nous avons. Tu devrais toi aussi un jour faire un tour là-bas, ouvrir les yeux et voir que certes, ils ont une certaine liberté, mais frôlent la mort, ne se contentent que de ce petit bonheur qu'ils troqueraient bien contre une bourse. » La famille El'Tiri a de l'argent, ne parlons pas de celle de ma mère. Riches ? Bourgeois, ce mot me parait plus correct, moins dépréciatif. Durant l'espace de quelques secondes, mes doigts restent dans sa touffe indomptable montée sur sa tête. Je ne veux pas le brimer, encore moins faire mourir ses rêves qui germent à peine. C'est un bien pour un mal, un mal pour un bien, d'un côté comme de l'autre, un jour il se rendra compte que nous ne pouvons tout avoir. Soit ceci, soit cela. La liberté a un prix, surtout celle d'une grande famille. Ce n'est ni une question d'envie, de désir profond. Si enfant, mon rêve était d'arriver bien plus haut que mon père, à ces jours, je doute, je redoute encore plus ce moment précisément où je passerais mes journées dans des rues à surveiller. Milice quelconque, homme comme un autre, qui pourtant par sa renommée se verra peut-être récompensé d'une fierté sans nom, d'un sourire aussi large qu'un croissant de lune. « Je te hais encore plus quand tu as raison. » Rire un peu faux, un peu vrai à la fois, au bout du compte, si j'agis comme le couteau qui se plante dans ses idées, dans ses principes qu'il s'est forgé. Je ne casse pas, j'améliore autant que je le peux. Haussant les épaules, je ne suis pas la voix qui mène au chemin lumineux, encore moins le meilleur pour dire qui est le bien, et où va le mal. Je donne tant bien que mal sans trop m'idéaliser sur un quelconque coup de main effectif de la part de mon père. Seisyll m'offre ce qu'il ne peut me tendre. Juste un sourire, juste un rire et mon coeur continuera de se gonfler de joie.

arthfael, 22 ans.
bersinar.

Interminable, indéfinissable. Je tourne en rond, attendant mon tour vers un certain bourreau ou qui sait, les marches venant vers un paradis imaginaire. Le sol va s'écrouler sur mes pieds, va tomber, fondre, ou brûler, je ne saurais réellement le dire. Voilà un long moment qu'elle est dans cette pièce, que je regarde impuissant la porte en bois qui ouvre un chemin bien douloureux. C'est un jour comme un autre, qu'elle est venue le regard plongé dans des larmes heureuses. Je suis enceinte, qu'elle avait murmurée de sa voix fluette. Portant le fruit de notre amour dans son ventre aussi blanc qu'une neige hivernale, je crois que j'ai rigolé, je l'ai serré si fort dans mes bras. Les mois ont défilés, les mois se sont terminés, jusqu'à ce que le jour pointé d'une flèche se présente. C'est un coeur battant qui craque sous mon torse, il implose, explose, sous la peur, sous la joie niaise du premier enfant à venir. En y pensant, je ne montre qu'un peu plus mes dents, je dois paraitre stupide à vue d'oeil, et intérieurement pourtant, tout est une question de souvenirs. Tout a été décidé, son prénom sera Mirwen, que ce soit une fille ou un garçon, malgré tout, elle le sent au fond d'elle, ce sera un petit homme. Aucune signification particulière que je sache, mais il vient de Rae et tout vient à prendre une dimension agréable quand elle est dans les alentours. Je n'entends rien à travers de la pièce, ce n'est pas faute pourtant de coller mon oreille contre le papier peint. Je n'y entends ni hurlements, ni larmes, ni rien de bien grand. Je dois être devenu sourd entre temps, ou bien les choses doivent se passer à merveille. La scène se déroule à la perfection dans les yeux. Rae fatiguée mais toujours avec son sourire si particulier, avec ce petit bout de nos deux âmes condensées dans les bras. Les questions fusent, s'imposent dans mon crâne comme une évidence. Est-ce que je serais un bon père ? Est-ce qu'il m'aimera ? Est-ce que lui aussi suivra la voie dans laquelle je suis allègrement tombé ? Déglutissant, ce n'est guère la meilleure solution de penser au pire, pourtant, quand il est question d'éducation tout est inversé. Proportion catastrophique et pourtant dégoulinante d'une fierté et d'un amour inconsidéré vers son propre enfant. Il ne souffrira pas, il n'aura pas mal, pas comme le mien a pu m'imposer ses règles. Glissant ma main sur le mur, je lève les yeux vers le plafond. J'incarnerais pour lui le père présent comme parfois gueulard, celui lui inculquant les règles d'une vie qu'il ne connait pas. Grognant un tant soit peu contre mon frère qui tarde à arriver, je suis seul face à cette situation qui m'englobe en tout point. Tout parait plus large, le temps s'étire et s'effiloche sous mes yeux. Encore quelques secondes ? Minutes ? Heures ? Je n'ose imaginer la douleur qu'elle doit à ressentir. Je suis avec elle, je pense à elle, le plus que je le peux, je lui envoie tout mon courage. J'entends les tambours qui font leurs percussions sur ma peau, bien vite, je me retrouve assis dans un fauteuil, entendant le lourd tic-tac d'une horloge lourde en fond. Combien de temps encore ? Juste assez pour je glisse ma tête entre mes mains, et que mes yeux se ferment. Noir complet, sons décuplés. J'entends les battements de mon coeur, ils sont irréguliers, maladroits, même nerveux. Un grincement, des bruits de pas, ma tête se redressant et une vision plus que rassurante s'offre à moi. Le médecin me regarde avec un sourire qui sonne presque faux, mal accordé. Un enfant dans les bras, petit, si petit qu'il pourrait s'envoler sous un coup de vent. Les jambes quelques peu tremblantes, je le questionne du regard, il m'offre un hochement de tête tout en rétorquant. « C'est un garçon. » Elle a raison, Rae a toujours un point d'avance sur moi. Sentant l'émotion grimper telle une flèche plantée en plein coeur, je déglutis, peu sûr de moi sur ce coup. Il m'aborde un geste de confiance, me le tend avec la plus grande douceur au monde. Si fragile, si lointain. Mes mains essaient de bien se positionner en dessous de lui, ses petites mains gigotent dans les airs, se ferment, s'ouvrent d'un mouvement lent. Mon fils. Un rire m'échappe, il est fourbe, un peu fou, un peu disproportionné à vrai dire. Pinçant ma lèvre inférieure, tout explose, tel un feu d'artifice en moi, comme une expérience ayant mal tourner, faisant de la pièce une ronde de lumières. M'approchant un peu de sa petite tête, je dépose un baiser sur son front tout en murmurant. « Bienvenue dans notre beau monde, Mirwen. » Fronçant les sourcils, le souffle coupé sous cette présence d'esprit, il manque malgré tout quelque chose au tableau. Si accaparé au départ par les petits couinements et la respiration fine de l'enfant que j'ai dans les bras, je fixe malgré tout cet homme qui m'assène un coup violent à travers le regard. Quelque chose est cassé, quelque chose ne va pas. Tout s'emballe au fond, comme si l'horloge de mes sentiments, l'aiguille venait de s'enfoncer dans ma peau, et tournant sur elle-même, elle se casse, se brise en million de petits morceaux. « Où est Rae ? » Le tableau ne devait être comme ça, non, je ne devais pas être seul, je ne le dois pas. Si trépignant sous l'impatience, j'attends à ce qu'il me dise qu'elle a besoin de repos, son visage disparait bien vite pour laisser place à une mine désolée, baissée vers le sol quelque peu grinçant. Je secoue la tête négativement, non, pas moi. Les larmes grimpent sous l'horreur alors qu'avec le plus grand soins, je glisse Mirwen dans ses bras. Pourtant, j'ouvre la porte avec une violence telle qu'elle s'écrase contre le mur, faisant un bruit inoubliable. Cette odeur ferreuse, cette aura rouge glissant sur les draps. Cette pièce témoin d'un accouchement qui s'est terminé en tragédie digne des livres lyriques. Serrant mes poings, je la vois, presque sereine. Sa chevelure charbonneuse étalée sur le coussin opalin, ses yeux clos. Je suffoque, je rage, cette scène d'horreur me tétanise. « Rae ? » Ouvre les yeux, pour moi, s'il te plaît, murmure à mes oreilles que tu es exténuée, que tout ce sang n'est qu'une vision trompeuse que la folie veut me donner. Pourtant, je les sens couler, les larmes, elles sont rageuses, tristes, elles ne comprennent pas. Je sais qu'elle ne pourra ni se lever, ni marcher, encore moins parler. Sous l'impulsion, mes pas se font rapides et bien vite, je me retrouve au chevet de son lit. Passant mes mains sur son visage aussi pâle qu'un cadavre, il est pourtant encore chaud, comme un espoir déjà mort me poussant à y croire encore. Quelques secondes, quelques minutes. Les larmes coulent sur mes joues, comme une pluie incessante et énervée. « Réveille-toi, réveille-toi, réveille-toi. » Des mots à peine audibles, mes bras se retrouvent autour de son corps à la serrer, le dernier instant vient de se prononcer. Pourtant je continue, corps tremblant, machine en arrière, coeur en vrac à clamer cette phrase. Même un baiser ne pourra lui insuffler le souffle de la vie, même un baiser ne pourra pas l'aider. Sous le regard impuissant de ce médecin, j'entends au loin les braillements de mon fils. Fourrant ma tête dans le cou de Rae, j'ai l'âme au bord des lèvres. J'ai prié, j'ai supplié, j'ai voulu, j'ai offert, j'ai tenté. Seisyll est arrivé après le drame. Je crois que je suis resté des heures à lui demander d'ouvrir les yeux, à demander au démon de me la rendre. Il n'a pas voulu, il n'a pas su comment. Le début d'une vie, la naissance d'un mort. Chanson des muets, vision des aveugles.

seisyll et arthfael, 22 et 24 ans.
bersinar.

Le bruit de la pluie s'écrasant sur la fenêtre, l'orage qui approche. C'est une journée fade, à vrai dire comme une autre depuis que Rae n'est plus à mes côtés. Si joyeux de la naissance de notre enfant, tout a pris une proportion plus sombre que je ne le croyais. Seisyll avait raison, Bersinar est une ville affreuse dans ces temps présent, elle dévoile sa face cachée, comme une lune mal formée. Main posée sur le verre froid, je tente tant bien que mal de voir à travers. Personne, pas âme qui vive, comme au fond de mon coeur qui a perdu une part de lui depuis son décès. C'est une naissance qui se fête, mais aussi un recueillement à faire sur une tombe où son prénom est gravé. Mirwen ne connaitra jamais sa mère, et même la plus fine des descriptions ne pourra mettre en avant sa beauté morte et son caractère qui avait fait naître en moi bien du désarroi. Pinçant ma lèvre inférieure, je n'ai aucun reproche à lui faire. C'est un enfant calme, ne pleurant que trop peu, alignant les nuits, les heures, convenable certes et pourtant, en le voyant, je ne peux m'empêcher de me dire que tout a été de sa faute. C'est inhumain, incertain, surtout stupide. Qu'est-ce qu'un enfant tel que lui voudrait faire à sa propre mère ? La dévorer de l'intérieur ? C'est une hypothèse erronée, à jeter. Pourtant, durant des nuits longues et tumultueuses, je me laisse tout doucement engloutir par cette question. Lui, moi, eux, elle ? De la méfiance, de l'inconscience en tout point. Je peux à passer des heures à fixer une fenêtre, ne dire aucun mot durant toute une journée. La maladie brumeuse comme je l'appelle, tout est flou, tout est gris, sans odeur, sans profondeur, sans rien de bien grand. Chagrin amoureux comme disaient certains, moi je reste dans l'idée qu'une peine comme celle qu'ils disent peut être soignée. Pas la mienne. Pas aujourd'hui, ni demain, ni jamais. Seisyll essaie de me faire sourire, me raconte des anecdotes vaseuses, se rend parfois ridicule pour me faire ne serait-ce qu'un peu sourciller. Deux années qu'il se décarcasse, et deux années qu'il échoue lamentablement. Je le sais, je le sens, il voit ce malaise que j'ai dans le regard en voyant Mirwen, en le prenant dans mes bras. Parfois je repousse, j'essaie de mettre de côté l'instinct paternel. Je n'y arrive pas, du moins, pas toujours. Serais-je donc un monstre ? Cette idée serre un peu plus ma carcasse, et c'est en entendant la porte de la pièce grincer que je me retourne pour voir apparaitre mon frère. Souvent, en le regardant faire avec Mirwen, je me dis que peut-être il aurait mieux qu'il soit son père, pas moi. Je ne suis pas un modèle à suivre, encore moins à aduler. Lui l'est plus, il lui tend les bras, le fait sourire, lui raconte de folles histoires qui lui sortent directement de la caboche. Quant à moi, je suppose que je fais seulement acte de présence. « Tu as vraiment de la chance d'avoir un enfant pareil. » Soupirant à sa parole, je le sais, je m'en rends compte, mais quelque chose au fond, ma bête noire vient à prendre le dessus. Je ne la contrôle pas, je n'arrive plus. C'est Rae qui a planté la graine du désespoir en moi, elle pousse. Mon arbre de douleur personnel cogne contre mes côtes, s'enfonce dans mon coeur et m'empoisonne avec ses fruits pourris. « Il est vraiment temps que tu remontes la pente Arthfael. » Une phrase qu'il me répète quand il le peut, quand il sent que rien ne va qu'en s'empirant. Triturant mes doigts avec maladresse, je pose mon regard à nouveau sur les gouttes qui dégoulinent le long du verre. J'aimerais mettre ma tête dehors, me noyer sous elle, tout oublier et reprendre un bon départ, pouvoir aimer mon fils comme il se le doit, lui répéter qu'il est tout ce dont j'ai besoin. Je ne peux pas. J'ai aussi besoin d'elle, j'en avais besoin, j'en ai toujours ? Je ne sais plus, et de toute manière, les questions me tordent plus le coeur qu'autre chose. Un silence solennel s'installe, j'entends juste ses vêtements se plisser, je suppose qu'il a les bras croisés sur son torse. Je ne sais que lui dire, parce que pour une fois, il a raison. « Il faut que tu saches que, aujourd'hui est mon dernier jour à Bersinar. Je pars, demain à l'aube. » Impact dans trois, deux, un. Vraiment ? Pardon ? Pourquoi ? Comment ? Qui ? Fronçant les sourcils, c'est une mine montrant presque du dégoût qui s'accroche à mes lèvres. Je les pince, les torture encore et encore. Soigner la douleur par la douleur parait-il. Si j'ouvre ma bouche pour rétorquer quelque chose, Seisyll me coupe bien vite dans mon élan. « Et tu ne me feras pas changer d'avis. » Non. Tu ne peux pas. « Mais... » « Rien. S'il te plaît ne va pas rendre la tâche plus difficile qu'elle ne l'est déjà. » Les rôles viennent de changer. Le petit frère trop sentimentaliste c'est moi, le grand frère dur dans ses mots, c'est lui. Si quelques larmes viennent à grimper, à ne pas en douter, mes yeux pétillent largement. J'ai perdu Rae, je vais le perdre lui ? Il me restera seulement Mirwen dans tout cela, un jour il grandira, il partira. Mes jointures blanchissent, je pourrais lui coller ma droite sur ma figure. Mais, ça ne servirait à rien, juste à me rendre encore plus détestable que je ne le suis déjà. L'évitant à tout prix du regard, je lève mes yeux vers le plafond, ajoutant d'une voix cassée. « Où vas-tu aller ? » « Je ne sais pas vraiment. » « Alors, pourquoi ? » « Parce que. » Jouer à ce jeu parce qu'il n'y a aucune autre alternative. L'amusement vicieux a remplacé les paroles simples. Parce qu'il en a besoin, parce qu'il veut disparaitre de la ville, que le choix de notre père ne lui plaît pas, ne lui a jamais plu et ne lui plaira jamais. Ses réponses sont sans appel. Je crains pourtant que ne ce soit pas qu'un au revoir, un adieu peut-être véridique. Il signe la séparation, le fil coupé, la langue arrachée, les yeux crevés. Je n'ai plus de guide pour me sortir de l'obscurité. A jamais seul, comme unique attache mon fils qui voit en moi un héros. Je ne suis qu'un imposteur.

mirwen et arthfael, 8 et 30 ans.
bersinar.

Les bras croisés sur mon torse, je fixe l'immense bâtisse qui se dresse sous mes yeux. Une école qui à Bersinar est comme une autre, grande, claquante, pimpante et parait-il avec les meilleurs professeurs, je ne saurais réellement le dire, mais la seule chose qui me fait sourire et qu'il faut à payer pour apprendre à son enfant à lire, à écrire. Bien évidemment, j'aurais pu empêcher à Mirwen d'avoir une quelconque vie sociale, payer un professeur pour qu'il vienne directement lui faire des cours dans une pièce. Je n'ai pas voulu, c'est un passage comme un autre à passer, je n'arrive pas à trop le couver comme aurait pu le faire Rae. Haussant les sourcils, c'est un bourdonnement presque ragoutant qui me fait revenir à la réalité. Je ne sais plus le nom à cet homme, ce qui me marque dans sa façon d'être est de sans cesse passer une main dans ses cheveux blonds. Comme une femme, ou pire qui sait. Je crois qu'il me parle, depuis plusieurs minutes déjà, vantant les mérites de son enfant, hurlant tout juste au monde qu'un jour il deviendra un grand homme à Bersinar et j'en passe. J'ai perdu le fil à partir du moment où il a ouvert sa grande bouche. Tant mieux pour lui s'il y croit, moi j'évite de voir trop loin, de lui imposer mes règles, certes mes principes, mes envies, mais tout comme Seisyll le voulait, c'est un semblant de liberté que je lui offre. Le choix sans pour autant pouvoir le crier sur tout les toits. Arborant un sourire hypocrite, mes pensées me hurlent de le faire taire. Ce serait pure impolitesse, si ce n'est totalement disproportionné. C'est lui aussi un homme de la haute, autant se respecter en toute cordialité, même si au fond, le sang bouillonne d'envie de partir en courant. « Et c'est pour ces raisons que je suis convaincu qu'il fera de grandes choses ! En plus de l'école, je lui paie des cours à la maison. Sa tête est bien remplie. » Pauvre enfant privé de ses jouets. Si je me souviens bien, son fils est dans la même classe que Mirwen. Je n'arrive jamais à mettre le doigt sur son prénom. Fel, Fil. Je ne sais plus réellement, il faut bien croire qu'il ne m'a pas marqué, malgré les compliments digne de grandes montagnes de la part de son père. Il lui arrive souvent de me parler quand je viens à chercher mon fils, sûrement en raison de mon nom de famille qui est d'une renommée complète. Le célèbre Erwen El'Tiri, haut gradé de l'armée, décédé d'une maladie avec deux fils incapables, l'un partant pour visiter le monde, l'autre préférant se plonger dans la médecine au lieu d'accomplir son devoir. Si je ne lui adresse rien de plus qu'un hochement de tête, il enchérie à nouveau. « Contrairement à votre fils. Filwe m'a dit qu'il avait bien du mal à suivre, totalement distrait. Ce doit être de famille. » Son rire sec m'arrache un frisson. La nomination de Mirwen dans sa phrase m'arrache une grimace. Je me la repasse tout doucement, dans le fil de mes pensées. Ce doit être de famille. Distrait. Du mal à suivre. Rien dans la tête ? Cet homme peut me cracher à la figure s'il le désire, m'insulter de tout les noms. Toucher à mon enfant reste l'infaisable, la chose qu'il n'aurait pas dû faire, en aucun cas. C'est réveillée le dragon, un furtif qui lui arrachera les yeux d'un coup de griffes juste bien placé. Je suis le seul à pouvoir dire de mon fils ce qu'il est, ce qu'il n'est pas. Et ce n'est pas un idiot, un crétin fini comme son Filwe. Mon regard commence à s'assombrir, le fixant dans le blanc des yeux, c'est un sourire, poussé, abusif qui s'étire sur mes lèvres. J'entends la sonnerie au loin, mais, il m'importe peu que la populace puisse voir ce que je désire faire. En l'espace de quelques secondes, c'est un bruit lourd et sourd qui se met à envahir les rues. Il s'est écroulé, et pas n'importe comment. Mon poing s'est amusé s'écraser sur sa joue, une fois, une seule, mais fatidique et véridique. « On ne touche pas à mon petit garçon. Jamais. » L'envie de lui cracher toute ma rancoeur me vient en tête, mais, je n'ai pas le temps de le faire que je sens des bras se glisser sur ma taille. Accroché à mon corps, Mirwen me fixe avec des yeux brillants. Je suppose qu'il a peur, ou qu'il va pleurer, je ne saurais réellement le dire. Ma main droite passe sur sa petite tête pour ébouriffer ses cheveux alors qu'il ajoute, paniqué. « Tu vas bien papa ? » Médusé, l'homme aux cheveux dorés ne rétorque rien. J'offre à mon fils un hochement de tête, je suis encore entier. Cassé à l'intérieur, mais physiquement en pleine forme. Mirwen a vu la scène, et à ne pas en douter, durant le chemin de retour il me posera maintes questions auxquelles je répondrais de façon évasive. Avec un peu de mensonge, un peu de vérité, un mélange presque savant offrant joie et tristesse. Je vais bien, ne t'en fais pas.

arthfael, 48 ans.
bersinar.

Pourquoi tu pleures ? Pourquoi ce visage attristé ? Ces yeux ne doivent pourtant pas être dévorés par des larmes. Des paroles simples qui jadis auraient pu me servir à construire quelque chose de beau, quelque chose de grand, une relation plus qu'adéquat entre un père et son fils. Un homme normalement constitué va à la rescousse de son enfant lorsque celui-ci se blesse le genoux. Je n'ai pas été capable de lui dire qu'un bisous magique existait, je lui ai seulement répété : tu es grand, arrête de pleurer. Du haut de ses dix ans, il est devenu plus grand d'un coup, se dégageant du petit homme haut comme trois pommes. Des critiques, une bonne dizaine pour arriver à un compliment bien vite jeté aux ordures. Il s'est engagé dans l'armée, ce sourire si large qu'il aurait pu illuminer la plus sombre des grottes. Je n'ai fais qu'hausser les sourcils, essayant de sourire du mieux que je pouvais. Il brise sa vie que je pensais, mais s'il pensait que ceci pouvait faire mon bonheur, que pouvais-je lui dire de plus ? Patrouillant dans les rues de Bersinar, mais aussi un autre El'Tiri, pointé du doigt par d'autres, sûrement sali par des crachats insipides. Je suis derrière, je suis devant, je regarde comme je ferme les yeux. C'est un homme maintenant, il n'a jamais eu besoin de ma main, préférant se terrer dans les lettres que lui envoie mon frère. Si au départ je désapprouvais parfaitement l'idée, à quoi bon se leurrer plus longtemps ? Je ne suis pas un idéal. Seisyll, lui, l'est. Regardant un peu plus la plume que j'ai entre les doigts, l'encre dégouline tout doucement sur la feuille, ce morceau de papier déjà bien amoché par le temps. A ses côtés se trouve une petite pile, montrant des années d'un travail encore non achevé. Ni une demande, ni un testament, encore moins une façon de me libérer. C'est une histoire, une histoire comme une autre qui commence par un personnage principal, et ceux qui derrière cherchent à lui mettre des bâtons dans les roues. Une leçon de vie, une leçon de mort, un point de vue externe d'une naissance tragique transformant un père aimant en une bête futile, inutile mais pouvant dévorer des coeurs. Pourtant, je n'ai jamais pu atteindre celui de Mirwen, pas dans sa totalité du moins. Je le sens, je l'entends battre à travers son torse, avec lenteur, presque avec une certaine lassitude, et à chaque fois que je l'entends rire, que je le vois sourire, c'est son horloge interne qui se dépêche à l’intérieur, pour rattraper le temps paumé, le temps laissé. Quand mon heure tombera, quand la mort m'enlacera, il ne restera de mes preuves d'un quelconque amour, ces pages. Quelques nouvelles, quelques mises en garde sur une vie qui ne fait que doucement commencer pour lui. Des déceptions, des larmes, des coeurs qui se plient, mais ne se cassent pourtant pas. C'est la sienne que je raconte, celle d'un garçon fait de verre, fait de sucre qui pourtant a fini par ne plus se briser, ne plus se craqueler sous les coups du sort. Tant bien que mal, je veux lui dire, tant bien que mal, je veux lui faire entendre tout ces mots qui sont en moi, un jour ils lui parviendront.
Ma fierté, ma peur, mon inconscience.
Mon fils.



Dernière édition par Arthfael El'Tiri le Jeu 9 Mai - 18:43, édité 30 fois
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Mirwen El'Tiri

Mirwen El'Tiri

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DADDYYYYYYY DADDY DADDY c'est mon daddy :han: comme on n'aura pas droit à des effusions d'amour de ce genre en rp, je te donne une surdose par ici, parce que tu le vaux bien, que tu es merveilleuse, et que dios, Gary te va à ravir :*-*: alors oui, je t'aime, jotem, yétém, je me jette à tes pieds et j'ai rudement hâte de lire ta fiche, allez hop fais moi rêver encore et encore :cute: :puppy:
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Thaïs Liriez

Thaïs Liriez

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▽ messages : 126
▽ inscription : 13/01/2013

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(re)bienvenue ?! xD !!

et (re) bon courage pour ta fiche du coup xD Vive Gary ♥️ :rainbow:
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Arthfael El'Tiri

Arthfael El'Tiri

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mirwen, MON FILS QUE J'AIME TANT AU FOND. :puppy: :bril: :cute: T'es carrément géniale en Sebastian, u know dat ? Genre, tout les acteurs te vont bien au teint. :ahah: J’ESPÈRE NE PAS TE DÉCEVOIR PUIS BAH, J'AI HÂTE DES PRISES DE BECS AVEC TOI. :luv:
thaïs, ouiii ! J'avais Saz avant, mais j'ai changé suite à une petite (énorme en fait :héhé:) idée avec Mirwen. huhu Merci en tout cas. :puppy:
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Mirwen El'Tiri

Mirwen El'Tiri

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Félicitations
Te voilà maintenant validé !
Non mais me décevoir, c'est genre carrément impossible, pas avec toi, pas avec cette bouille, pas avec ce lien, pas avec cette histoire... bondiou cette histoire woof raaah tu me tues déjà, j'imagine mal ce que ça va donner pour la suite :cry: Bersinar t'ouvre ses portes une seconde fois, tu connais la maison, mais ahjdhsjh quoi cry1

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Arthfael El'Tiri

Arthfael El'Tiri

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iuazhniuahzauh.
Je t'aime. :puppy: :cute:
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