La religion d’Evehnet se divise en deux périodes distinctes, marquées par le cataclysme qui a ravagé Evehnet.

La première période est écrite de nos jours sous forme de paraboles. Il s’agissait d’une religion polythéiste. Chaque Dieu avait ses particularités, et ils étaient égaux l’un à l’autre. De nombreux temples avaient été construits en leur nom sur tout Evehnet. On disait qu’ils avaient créé la vie sur le continent, et qu’ils étaient tellement fiers de leur création qu’ils décidèrent de leur donner une part de leur magie pour qu’eux aussi, puissent faire des « miracles ». Cette magie était pure, claire, ancestrale et insurmontable. Elle était très puissante et il existait une poignée d’élus qui pouvaient la maîtriser à la perfection.

A l’époque, personne ne doutait de leur existence et tout le monde y croyait dur comme fer. La parabole qui avait fait le plus écho dans les mœurs était une histoire qui expliquait que lorsqu’un des Dieux pleurait, il se mettait à pleuvoir. Alors les prêtres priaient durant toutes ces journées de pluie pour consoler leur idole, et pour voir de beaux jours renaître.

Mais cette dévotion inébranlable fut brisée à la suite du cataclysme marquant la fin du Deuxième Âge. Les plus pieux expliquèrent cet évènement comme une fureur noire des Dieux envers les Hommes et leurs confrères, parce que leur âme semblait trop souillée, et la magie négligée. Alors ils avaient décidé de repartir à zéro, et de détruire la plus grande partie de la population. Les quelques survivants se mirent à haïr les Dieux. Ils les maudissaient constamment, leur rage amplifiée par le fait qu’il n’y avait plus rien autour d’eux.

On raconte que parmi eux, il y avait un père et sa fille, qui marchaient dans le désert de [nom]. Ils étaient assoiffés, et le père, ne voulant pas faire souffrir sa fille davantage, s’apprêtait à la tuer. Mais un mirage s’offrit à ses yeux : une oasis verdoyante. Les feuilles des arbres et la couleur de l’herbe qui entourait le point d’eau étaient d’un vert émeraude. Un petit coin de paradis dans ce désert aride. Le père conduit alors sa fille, épuisée, près de l’eau et lui donna à boire. Peu de temps après, la petite fille retrouvait toutes ses forces. Elle vit, au fond de l’eau, une opale de feu, scintillante comme jamais. Là ils comprirent que parmi tous ces Dieux incompréhensifs et offensants, il en existait une qui avait bon cœur, et qui avait sauvé une fillette et son père d’une mort certaine. Cette Déesse s’appelle Eliopée.

On dit aujourd'hui que le père et la fille avaient raconté à toute personne qu’ils croisaient leur histoire et, de bouche à oreille, de génération en génération, on ne priait plus que pour elle, la Déesse au grand cœur. Et ce fut ainsi que le monothéisme naquit sur tout Evehnet.

L’histoire est devenue un véritable mythe : jamais on ne sut le nom, ni l’apparence de ce père et de sa fille, ni ce qu’ils sont devenus.